Léonard Sellem, cofondateur avec Jeremy Oinino de Demanderjustice.com

Léonard Sellem, cofondateur avec Jeremy Oinino de Demanderjustice.com :

« Ils sont parvenus à créer l’idée d’un risque dans l’esprit des clients »

1. Comment qualifier cette problématique concurrentielle ?

Tout bonnement du harcèlement judiciaire de la part d’une corporation professionnelle. Nous sommes aussi victimes d’une campagne de dénigrement ininterrompue depuis deux ans, de la part de l’Ordre des avocats de Paris et du Conseil National des Barreaux.

Deux juges de proximité se sont penchés sur notre cas et ont validé en tous points la légitimité de notre positionnement spécifique, qui est sans support avec la mission des avocats. Le cadre juridique est clair et il n’y a aucune ambiguïté sur notre rôle, ce qui n’a pas pour autant empêché les représentants des avocats de nous attaquer quand même.

2. Quels sont les impacts en termes de développement d’entreprise et d’emplois ?

Si dès le début nous avons connu une croissance très rapide, doublant l’activité tous les deux ou trois mois, ce rythme a sensiblement ralenti concomitamment avec les actions des avocats. Les représentants des avocats sont parvenus à créer l’idée d’un risque dans l’esprit de nos clients, et de tout le monde. Au préjudice commercial s’ajoute le préjudice d’image. Nous avons rencontré des difficultés dans nos levées de fonds et notre recherche de partenaires commerciaux dans le BtoB.

3. Quels pouvoirs publics avez-vous sollicités et quels ont été les délais de réaction ?

Fin 2012 nous avons entamé une campagne de communication pédagogique, ouvrant les ordinateurs devant les cabinets de Christiane Taubira et Fleur Pellerin, le président de l’association des juges de proximité, le directeur de l’Ecole des greffes… Les représentants de la profession d’avocat sont les seuls acteurs du monde judiciaire, qui reste très conservateur, à avoir systématiquement refusé de nous rencontrer.

4. Considérez-vous le problème comme résolu ?

Après notre victoire contre l’Ordre des avocats et le Conseil National des Barreaux (Jugement du 13 mars 2014 du TGI de Paris), nous envisageons toutes les pistes pour contre-attaquer.  Simples chefs d’entreprise, nous sommes allés au pénal, passant avec des gens menottés. Une mise en situation qui visait à nous impressionner.

Le danger est toujours présent, puisque les avocats essaient de mettre des barrières artificielles à un droit. Les avocats disposent d’un monopole garanti par la loi pour conseiller et représenter en justice, devant le Tribunal de Grande Instance. Mais d’autres juridictions, orales, dont la vocation est d’être proche du justiciable, permettent au citoyen de se représenter seul, et de défendre sa cause sans compétences juridiques pointues.

Dans le Parisien du 6 février, le CNB rappelle encore que le citoyen devrait dans toutes les situations être représenté par un professionnel, étant donné la complexité du droit. C’est aussi la première des propositions de son Livre Blanc pour une justice du XXIème siècle. Les représentants des avocats veulent étendre le monopole, par tous les moyens. Ayant vus leurs arguments écartés par les tribunaux, ils veulent désormais changer la Loi pour interdire notre activité..

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